Ça sort dès demain! 62
Obscure fin du mois de novembre. En ce 23 novembre 2022, il faut ouvrir grands le yeux devant l’Histoire. C’est choquant. Ça fait mal. Mais plus les yeux regardent l’obscurité, plus il y voient poindre la lumière.
-Soldat noir, de Jimmy Laporal-Trésor
Sujet visiblement trop difficile encore à aborder, le racisme, culturellement admis en France dans les années 80 a « étonnement » fait des victimes. Pas seulement par de la violence physique ( les affaires Malik Oussekine, Brahim Bouarram, etc, etc,… etc.) mais bien aussi par la violence symbolique des médias. La télévision française de l’époque, inconsciente de sa propre violence était particulièrement excluante :les humoristes les plus populaires de ces années là étaient de culture raciste (Michel Leeb, Thierry Le Luron, etc.). Et la publicité, encore mois régulé qu’aujourd’hui, utilisait tous les clichés sexistes et racistes sous couvert d’humour : le « bon nègre » étant omniprésent dans le paysage de l’hexagone. C’est ce point de départ qui lance ce « Soldat Noir » film forcément polémique, mais qui a le mérite d’éclairer une part de notre Histoire, certes difficile à admettre, mais qu’il serait temps de commencer à comprendre… pour éviter peut-être, qui sait, de refaire les mêmes erreurs?…
-She said, de Maria Schrader
La capacité d’Hollywood a digérer rapidement sa propre histoire est toujours impressionnante. Il y a seulement 10 ans, Harvey Weinstein était encore considéré comme l’un des producteurs les plus puissants du cinéma américain, et nous voilà déjà confronté au deuxième films sur sa chute, içi du point de vue des journalistes qui ont réussis à le faire tomber. On pense forcément avant de voir cette dénonciation malheureusement en retard, au très moyen « Scandal » qui racontait le même type d’actes horribles et la chute d’un des fondateurs de fox news. Le risque de manque de recul marié à la sobriété respectueuse de ce type d’exercice peu vite viré au drame soporifique… oui mais voilà, l’ampleur et la gravité du système des « promotions canapés » dans le milieu du show business ne peut plus être considéré comme « un à coté » négligeable du système. Rien que pour l’urgence de son geste, ce film mérite donc d’être vu!
–Service public, de Salhia Braklhia et Mouloud Achour
Les coulisses sont les mines d’or du documentaire. C’est un fait. La préparation, l’avant évènement, l’arrière salle du rituel éclairent comme peu d’autres choses la réalité de l’action humaine. Mais c’est encore plus vraie face à un moment particulièrement fermé et secret : l’élection présidentielle. Moment où la stratégie doit rester absolument indécodable, surtout à l’heure d’internet, chaque documentaire qui permettent d’en attraper des bribes sont autant de nouveaux éléments pour cerner ce peu d’instants sur lesquels le destin d’une élection nationale se joue. On pense notamment au très bons « Elysée 2012 » de Serge Moatti. Centré sur la rédaction de France info, et notamment de son émission politique « la matinale », ce documentaire cherche à attraper ces moments où le discoure politique s’efface pour se voir remplacer par la perception personnelle des candidats et personnages politiques, et comment ces réactions, ces stratégies questionnent sans cesse le rôle d’impartialité des journaliste, censés relayer des faits et des propos si facilement « interprétable ». Déjà un objet cinématographique important!
Et vous? Quel obscurité regarderez-vous cette semaine?
un mec qui parle trop 